LaMort N'est Rien : Charles PĂ©guy : « La mort n'est rien. Contextual translation of la mort n'est rien into english. La mort ce n'est rien du tout (death is nothing at all) est la piĂšce la plus connue et probablement la plus belle d'henry scott holland, . French quote of the week: No prob, no problem, is nothing !, nothing more, . Il faut l'admettre, la mort n'est rien de plus qu'un PĂ©guyCharles. 07 / 01 / 1873-05 / 09 / 1914. "Charles-Pierre PĂ©guy. Reçu Ă  l’École normale supĂ©rieure en 1894, il abandonna les Ă©tudes universitaires pour se consacrer Ă  la dĂ©fense des idĂ©es socialistes, crĂ©a une librairie, lutta Ă©nergiquement pour la rĂ©vision de l’Affaire Dreyfus, et fonda en 1900 Les Cahiers de la Quinzaine Unjuge habituĂ© est un juge mort pour la justice. Charles PĂ©guy. 0 Points J'aime Je n'aime pas. Plus + Ma Collection; Ajouter aux favoris; Ajouter Ă  la collection ; Partager Pinterest Twitter. dans Bon, Chaque, Elle, Justice, Seulement, Toujours, ⭐ Citations ⭐. Une revue n’est vivante que si elle mĂ©conten. Une revue n’est vivante que si elle mĂ©contente chaque fois un bon Lamour ne disparaĂźt pas de Charles PĂ©guy. le septembre 14, 2018. La mort n'est rien : je suis seulement dans la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi, vous ĂȘtes vous. Ce que j'Ă©tais pour vous, je le resterai toujours. Donnez moi le prĂ©nom que vous m'avez toujours donnĂ©. Parlez moi comme vous l'avez toujours fait. La mort n’est rien, je suis seulement passĂ©e, dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. J e suis moi. Vous ĂȘtes vous. Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours. D onnez-moi le nom que vous m’avez toujours donnĂ©, parlez-moi comme vous l’avez toujours fait. N’employez pas un ton diffĂ©rent, ne prenez pas un air solennel ou triste. Touta dĂ©butĂ© au lendemain de sa mort quand Maurice BarrĂšs, le 17 septembre, dans un article intitulĂ© « Charles PĂ©guy mort au champ d’honneur » le fige dans la posture du soldat, du nationaliste, du hĂ©ros patriotique. Dans les annĂ©es 1920, PĂ©guy demeure du seul cotĂ© du « grand patriote ». Dans les annĂ©es 1930, prĂ©cise GĂ©raldi Leroy, « l’opinion de gauche » Ma6sEN. Le texte intitulĂ© La mort n’est rien » est souvent lu lors d’obsĂšques. C’était ainsi le cas lors des funĂ©railles de la comĂ©dienne Annie Girardot, le 4 mars. La plupart des gens pensent que ce texte a Ă©tĂ© Ă©crit par Charles PĂ©guy, ce qui n'est pas le cas. Explications. La mort n'est rien je suis seulement passĂ©, dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi. Vous ĂȘtes vous. Ce que j'Ă©tais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donnĂ©. Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait, n'employez pas un ton diffĂ©rent. Ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez Ă  rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Priez, souriez, pensez Ă  moi, priez pour moi. Que mon nom soit prononcĂ© Ă  la maison comme il l'a toujours Ă©tĂ©, sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre. La vie signifie tout ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n'est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de vos pensĂ©es, simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin. » C’est dans les annĂ©es 90 que ce texte a fait son apparition dans les cĂ©rĂ©monies d’enterrement en France, avec Ă  chaque fois la mention de l’auteur supposĂ© Charles PĂ©guy. EtonnĂ©s, quelques PĂ©guystes, dont Jean Bastaire, se penchent sur l’affaire et concluent de maniĂšre dĂ©finitive ce texte est un faux, un apocryphe » Bulletin N°74 de l’AmitiĂ© Charles PĂ©guy, avril-juin 1996. Death is nothing at all » Mais alors, d’oĂč provient ce texte ? Qui en est l’auteur ? Jean Bastaire prĂ©cise avoir eu entre les mains plusieurs versions lĂ©gĂšrement diffĂ©rentes de ce texte, avec un style plus ou moins direct tutoiement ou vouvoiement. Selon les versions, on trouve par exemple les phrases suivantes exprimant une mĂȘme idĂ©e Ce que j'Ă©tais pour vous, je le suis toujours. » Ce que nous Ă©tions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours. » Tout ce que nous avons Ă©tĂ© l’un pour l’autre demeure. » Jean Bastaire suppose alors qu’il pourrait s’agir d’une traduction. Ses recherches le conduisent jusqu’à un certain Henry Scott Holland », chanoine anglais 1847-1918. Eric Thiers, autre PĂ©guyste mobilisĂ© dans cette affaire, complĂšte. Selon ses sources, ce texte est extrait d’un sermon sur la mort intitulĂ© The King of Terrors », prononcĂ© le 15 mai 1910 Ă  la CathĂ©drale St Paul de Londres, peu aprĂšs le dĂ©cĂšs du Roi Edouard VII. La version originale du texte est la suivante Un des mes clients est dĂ©cĂ©dĂ© d'une grave maladie, je ne le connaissais pas beaucoup. Mais ce matin j'ai retrouvĂ© sur mon bureau dĂ©posĂ© par mon boss un mĂ©morial parlant et racontant cette personne. Sur ce mĂ©morial j'ai trouvĂ© un texte du poĂšte français Charles PĂ©guy, ce texte m'a rĂ©ellement Ă©mu. C'est pour celĂ  que je le fais partager sur ce modeste blog. C'est dans ces moments lĂ  qu'il faut se dire qu'on a de la chance de vivre et d'ĂȘtre encore lĂ . Bien souvent on se complique l'existence alors qu'il faudrait simplement accepter de la vivre avec simplicitĂ©. Certains s'expriment en disant "ce n'est pas la vie que j'aurais voulu avoir", mais c'est simplement celle que la vie a choisi pour toi. On envie toujours son prochain moi mĂȘme je suis de ceux lĂ , mais pourquoi ne pas s'envier nous mĂȘme. Nous avons tout pour ĂȘtre heureux sur cette belle bleue et pourtant..... ce n'est que le contraire. Texte de Charles PĂ©guy La mort n'est rien La mort n'est rien, Je suis seulement passĂ©e dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ© Je suis moi vous ĂȘtes vous. Ce que nous Ă©tions les uns les autres, Nous le sommes toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donnĂ©. Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait. N'employez pas un ton diffĂ©rent, Ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez Ă  rire de ce qui nous faisais rire ensemble. Priez, souriez, pensez Ă  moi, priez pour moi. Que mon nom soit prononcĂ© comme il l'a toujours Ă©tĂ©, Sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre. La vie signifie ce qu'elle a toujours signifiĂ©e. Elle est ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n'est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de votre pensĂ©e, Simplement parce que je suis hors de votre vue. Je vous attends. Je ne suis pas loin, je suis juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin. Vous voyez tout est bien. Charles PĂ©guy Posted on Thursday, 22 February 2007 at 937 AMEdited on Thursday, 22 February 2007 at 959 AM LA MORT N’EST RIEN La mort n’est rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cotĂ©. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions l’un pour l’autre, Nous le sommes toujours. Donne moi le nom que tu m’as toujours donnĂ©. Parle moi comme tu l’as toujours fait. N’emploie pas un ton diffĂ©rent. Ne prends pas un air solennel ou triste. Continue Ă  rire De ce qui nous faisait rire ensemble. Prie Souris. Pense Ă  moi Prie pour moi . Que mon nom soit prononcĂ© Ă  la maison Comme il l’a toujours Ă©tĂ© ; Sans emphase d’aucune sorte Et sans trace d’ombre La vie signifie Ce qu’elle a toujours signifiĂ©. Elle reste ce qu’elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n’est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de la pensĂ©e , Simplement parce que je suis hors de la vue ? Je t’attends. Je ne suis pas loin. Juste de l’autre cotĂ© du chemin. Tu vois, tout est bien. Charles PĂ©guy A bientĂŽt Papa ; A bientĂŽt Maman ; le temps n'est rien ; ce n'est qu'une question d'annĂ©es ; mais il me semblera bien long ce temps pour nous retrouver ... Votre fille qui vous aime. Ce qui m'Ă©tonne, dit Dieu, c'est l'espĂ©rance. Et je n'en reviens pas. Cette petite espĂ©rance qui n'a l'air de rien du tout. Cette petite fille Car mes trois vertus, dit Dieu. Les trois vertus mes crĂ©atures. Mes filles mes enfants. Sont elles-mĂȘmes comme mes autres crĂ©atures. De la race des hommes. La Foi est une Épouse fidĂšle. La CharitĂ© est une MĂšre. Une mĂšre ardente, pleine de cƓur. Ou une sƓur aĂźnĂ©e qui est comme une mĂšre. L'EspĂ©rance est une petite fille de rien du tout. Qui est venue au monde le jour de NoĂ«l de l'annĂ©e derniĂšre. Qui joue encore avec le bonhomme Janvier. Avec ses petits sapins en bois d'Allemagne couverts de givre peint. Et avec son bƓuf et son Ăąne en bois d'Allemagne. Peints. Et avec sa crĂšche pleine de paille que les bĂȘtes ne mangent pas. Puisqu'elles sont en bois. C'est cette petite fille pourtant qui traversera les mondes. Cette petite fille de rien du seule, portant les autres, qui traversera les mondes rĂ©volus.[...]Mais l'espĂ©rance ne va pas de soi. L'espĂ©rance neva pas toute seule. Pour espĂ©rer, mon enfant, il faut ĂȘtre bien heureux, il faut avoir obtenu,reçu une grande grĂące.[...] La petite espĂ©rance s'avance entre ses deux gran- des sƓurs et on ne prend pas seulement garde Ă  elle. Sur le chemin du salut, sur le chemin charnel, sur le chemin raboteux du salut, sur la route inter- minable, sur la route entre ses deux sƓurs la petite espĂ©rance S'avance. Entre ses deux grandes sƓurs. Celle qui est mariĂ©e. Et celle qui est mĂšre. Et l'on n'a d'attention, le peuple chrĂ©tien n'a d'attention que pour les deux grandes sƓurs. La premiĂšre et la derniĂšre. Qui vont au plus pressĂ©. Au temps prĂ©sent. À l'instant momentanĂ© qui passe. Le peuple chrĂ©tien ne voit que les deux grandes sƓurs, n'a de regard que pour les deux grandes sƓurs. Celle qui est Ă  droite et celle qui est Ă  gauche. Et il ne voit quasiment pas celle qui est au milieu. La petite, celle qui va encore Ă  l'Ă©cole. Et qui marche. Perdue entre les jupes de ses sƓurs. Et il croit volontiers que ce sont les deux grandes qui traĂźnent la petite par la main. Au milieu. Entre les deux. Pour lui faire faire ce chemin raboteux du salut. Les aveugles qui ne voient pas au contraire. Que c'est elle au milieu qui entraĂźne ses grandes sƓurs. Et que sans elle elles ne seraient rien. Que deux femmes dĂ©jĂ  ĂągĂ©es. Deux femmes d'un certain par la vie. C'est elle, cette petite, qui entraĂźne tout. Car la Foi ne voit que ce qui est. Et elle elle voit ce qui sera. La CharitĂ© n'aime que ce qui elle elle aime ce qui sera. La Foi voit ce qui est. Dans le Temps et dans l'ÉternitĂ©. L'EspĂ©rance voit ce qui sera. Dans le temps et dans l' ainsi dire le futur de l'Ă©ternitĂ© mĂȘme. La CharitĂ© aime ce qui est. Dans le Temps et dans l'ÉternitĂ©. Dieu et le prochain. Comme la Foi voit. Dieu et la crĂ©ation. Mais l'EspĂ©rance aime ce qui le temps et dans l' ainsi dire dans le futur de l'Ă©ternitĂ©. L'EspĂ©rance voit ce qui n'est pas encore et qui sera. Elle aime ce qui n'est pas encore et qui seraDans le futur du temps et de l'Ă©ternitĂ©. Sur le chemin montant, sablonneux, malaisĂ©. Sur la route montante. TraĂźnĂ©e, pendue aux bras de ses deux grandes sƓurs, Qui la tiennent pas la main, La petite espĂ©rance. S'avance. Et au milieu entre ses deux grandes sƓurs elle a l'air de se laisser traĂźner. Comme une enfant qui n'aurait pas la force de marcher. Et qu'on traĂźnerait sur cette route malgrĂ© elle. Et en rĂ©alitĂ© c'est elle qui fait marcher les deux autres. Et qui les traĂźne. Et qui fait marcher tout le monde. Et qui le on ne travaille jamais que pour les les deux grandes ne marchent que pour la PĂ©guy, Le Porche du mystĂšre de la deuxiĂšme vertu, 1912 L’historien Jean-Pierre Rioux publie en ce dĂ©but d’annĂ©e La mort du Lieutenant PĂ©guy, un livre qui retrace l’expĂ©rience de guerre du grand Ă©crivain jusqu’à sa mort le 5 septembre 1914. Occasion de revenir sur la conception de la guerre du directeur des Cahiers de la Quinzaine. soldats français en 1914 Charles PĂ©guy est mort debout. En soldat honorable, en soldat vertical. ArrivĂ©e au croisement de la route d’Yverny-la Bascule et de Chauconin, la 19e compagnie de PĂ©guy reçoit l’ordre d’attaquer les Allemands embusquĂ©s Ă  quelques centaines de mĂštres de lĂ . FiĂšrement dressĂ©, PĂ©guy commande le feu Tirez, tirez, nom de Dieu ! » Quelques instants plus tard, il est frappĂ© d’une balle en plein front et s’écroule dans une plainte Ah ! mon Dieu
 Mes enfants ! » Parmi les nombreux hommages consĂ©cutifs Ă  la mort de PĂ©guy, celui de son ami Daniel HalĂ©vy se distingue par sa luciditĂ© Je ne pleurerai pas son hĂ©roĂŻque fin. Il l’a cherchĂ©e, il l’a trouvĂ©e, il Ă©tait digne d’elle [
] Ne le plaignons pas. Cette mort, qui donne Ă  son Ɠuvre le tĂ©moignage, la signature du sang, il l’a voulue. » En effet, PĂ©guy a toujours eu une haute conscience de l’honneur et une admiration pour la figure du soldat. Cette mort est celle qui lui ressemble le plus. Sa vie aura Ă©tĂ© celle d’un soldat de plume, sa mort, celle d’un soldat tout court. Soldat, PĂ©guy l’était indiscutablement. Soldat français, PĂ©guy l’était d’autant plus. Dans sa Note conjointe sur M. Descartes, il s’applique Ă  distinguer deux conceptions radicalement opposĂ©es de la guerre. D’un cĂŽtĂ©, la conception française hĂ©ritĂ©e de la chevalerie et dont la finalitĂ© est l’honneur, de l’autre, la conception allemande hĂ©ritĂ©e de l’Empire romain et dont la finalitĂ© est la victoire. Le soldat français se bat pour des valeurs, le soldat allemand se bat pour gagner. Aux yeux de PĂ©guy, la logique de guerre allemande trouve son origine dans l’épisode du cheval de Troie. Ce n’est donc pas un Romain, mais le Grec Ulysse qui a le premier privilĂ©giĂ© l’issue de la bataille Ă  la bataille en tant que telle. Plus question pour le fis d’Ithaque de respecter un code, mais bien plutĂŽt d’utiliser la ruse et d’ĂȘtre fidĂšle Ă  sa rĂ©putation d’homme au mille tours ». Pour PĂ©guy, le systĂšme de guerre français est basĂ© sur le duel tandis que le systĂšme de guerre allemand est basĂ© sur la domination. Il prĂ©vient la guerre entre la France et l’Allemagne ne peut pas ĂȘtre envisagĂ©e comme un duel Ă  grande Ă©chelle puisque seule une des parties engagĂ©es respecte les rĂšgles chevaleresques du duel. Français et Allemands font la guerre, ils se font la guerre, mais ils ne font pas la mĂȘme guerre. Je dirai Il y a deux races de la guerre qui n’ont peut-ĂȘtre rien de commun ensemble et qui se sont constamment mĂȘlĂ©es et dĂ©mĂȘlĂ©es dans l’histoire [
] Il y a une race de la guerre qui est une lutte pour l’honneur et il y a une tout autre race de la guerre qui est une lutte pour la domination. La premiĂšre procĂšde du duel. Elle est le duel. La deuxiĂšme ne l’est pas et n’en procĂšde pas », explique PĂ©guy. soldats allemands en 1914 PĂ©guy estime que, lorsqu’on fait la guerre, la fin ne justifie jamais les moyens. Pour le soldat français, c’est plutĂŽt les moyens qui justifient la fin. Vaincre ne compte pas pour le chevalier, ce qui compte c’est de combattre, de bien combattre. En revanche, pour le soldat allemand, la maniĂšre importe peu, seule la victoire compte, qu’elle se fasse dans l’honneur ou le dĂ©shonneur concepts Ă©trangers Ă  cette race de la guerre ». Il y a une race de la guerre oĂč une victoire dĂ©shonorante, par exemple une victoire par trahison, est infiniment pire, et l’idĂ©e mĂȘme en est insupportable, qu’une dĂ©faite honorable, c’est-Ă -dire une dĂ©faite subie, et je dirai obtenue en un combat loyal », affirme PĂ©guy. Chevalier et samouraĂŻ Ces deux systĂšmes de guerre s’inscrivent dans une tradition Ă  la fois temporelle et spirituelle. Pour nous modernes, chez nous l’un est celtique et l’autre est romain. L’un est fĂ©odal et l’autre est d’empire. L’un est chrĂ©tien et l’autre est romain. Les Français ont excellĂ© dans l’un et les Allemands ont quelquefois rĂ©ussi dans l’autre et les Japonais paraissent avoir excellĂ© dans l’un et rĂ©ussi dans l’autre », note-t-il. Le chevalier, comme le samouraĂŻ, est une incarnation temporelle du spirituel. Leur sacrifice Ă©ventuel est une preuve du primat en eux du spirituel sur le temporel. Le soldat allemand en revanche, parce qu’il recherche la domination, est prĂȘt Ă  sacrifier du spirituel pour du temporel, des valeurs, pour la victoire. Cette rĂ©fĂ©rence au soldat japonais nous ramĂšne Ă  un autre texte de PĂ©guy, Par ce demi-clair matin, publiĂ© aprĂšs la crise de Tanger en 1905. PĂ©guy revient sur le sentiment d’assurance qui caractĂ©rise la nation française avant la dĂ©faite de 1870, un sentiment qui peut se rĂ©sumer ainsi [
] la France est naturellement et historiquement invincible ; le Français est imbattable ; le Français est le premier soldat du monde tout le monde le sait. » Dans Leur Patrie, Gustave HervĂ©, dont l’antimilitarisme insupporte PĂ©guy, se moque de cette assurance [
] il suffit de connaĂźtre l’histoire militaire du peuple français pour constater qu’il n’en est peut-ĂȘtre pas un seul en Europe qui compte Ă  son actif tant de dĂ©faites mĂ©morables, anciennes ou rĂ©centes », Ă©crit-il. Ce Ă  quoi PĂ©guy rĂ©pond [
] et il est sans doute encore plus vrai que le Français dans les temps modernes est le premier soldat du monde ; car on peut trĂšs bien ĂȘtre le premier peuple militaire du monde, et ĂȘtre battu, comme on peut trĂšs bien ĂȘtre le premier soldat du monde et ĂȘtre battu. » un samouraĂŻ Le seul soldat comparable au soldat français est le soldat japonais. L’équivalent japonais du chevalier courtois est le samouraĂŻ. Le mĂȘme sens de l’honneur anime ces deux figures du combattant. Le chevalier est un samouraĂŻ d’occident, comme le samouraĂŻ est un chevalier d’orient. Ces deux soldats ont le duel comme modĂšle, ce qui n’est pas le cas du soldat allemand. Le soldat allemand est puissant dans le mesure oĂč il est une des parties de l’armĂ©e. En tant qu’individu, il n’a pas la mĂȘme valeur que le soldat français ou japonais. L’Allemagne a une grande armĂ©e, mais n’a pas de grands soldats. La France et le Japon ont une grande armĂ©e et de grands soldats. [
] quand nous nous demandons si la France a encore la premiĂšre armĂ©e du monde, Ă  quel terme de comparaison pensons-nous ? nous pensons immĂ©diatement Ă  une autre puissance, Ă  une autre armĂ©e, Ă  l’armĂ©e allemande [
] de savoir si la France est ou n’est pas encore le premier peuple militaire du monde, si le Français, particuliĂšrement, est ou n’est pas encore le premier soldat du monde, Ă  quel terme de comparaison pensons-nous ? pensons-nous encore au peuple allemand, au soldat allemand ? non ; nous pensons immĂ©diatement au peuple japonais, au soldat japonais [
] » Le sacrifice du lieutenant PĂ©guy le consacre dĂ©finitivement chevalier, le consacre dĂ©finitivement samouraĂŻ. Par sa conduite exemplaire sur le champ de bataille, il a prouvĂ© qu’il n’était pas un patriote livresque, mais un patriote authentique. Le 17 septembre 1914, dans L’Écho de Paris, Maurice BarrĂšs lui consacre un article visionnaire Nous sommes fiers de notre ami. Il est tombĂ© les armes Ă  la main, face Ă  l’ennemi, le lieutenant de ligne Charles PĂ©guy. Le voilĂ  entrĂ© parmi les hĂ©ros de la pensĂ©e française. Son sacrifice multiplie la valeur de son Ɠuvre. Il cĂ©lĂ©brait la grandeur morale, l’abnĂ©gation, l’exaltation de l’ñme. Il lui a Ă©tĂ© donnĂ© de prouver en une minute la vĂ©ritĂ© de son Ɠuvre. Le voilĂ  sacrĂ©. Ce mort est un guide, ce mort continuera plus que jamais d’agir, ce mort plus qu’aucun est aujourd’hui vivant. »

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